le 01.10.2007 à 06:00 · par Eric F.
Après un Sweet Heart Fever qui lançait Scout Niblett en candidate sérieuse et crédible à la couronne de Cat Power, les albums ont suivi et ont plutôt confirmé le côté sauvage que félin de la fantasque anglaise.
Autant y aller franco dès le début, ce This Fool Can Die Now ne convainc pas entièrement, mais propose quand même quelques pistes intéressantes. Tout d'abord ne serait-ce que parce que Will Oldham essaie de nous convaincre qu'il n'a pas encore rejoint la catégorie "cause perdue" sur quelques duos fort réussis (dont un superbe Kiss à fleur de peau et qui n'a heureusement rien à voir avec le groupe du même nom). Si ces deux voix vont de paire, celle de Scout Niblett seule pose encore question : on sent des facilités à hérisser le poil de l'auditeur, dans le bon sens, comme dans le mauvais. On se demande bien pourquoi une fois de plus, il lui est venu la drôle d'idée de la mettre si en avant, et parfois sans filet (Do You Want To Be Buried With My People et sa guitare acoustique quasi inaudible). Ajoutez à cela le fait que Scout Niblett ignore toujours qu'elle n'est pas faite pour être batteuse (l'intro super irritante de Your Last Chariot), et le tableau vire rapidement au noir foncé. Heureusement, certains titres sont indiscutables : Nevada donne l'impression d'une cover de Shellac jouée par Pavement, mixant donc une solidité rigoureuse avec un joyeux à-peu-près. Quelques morceaux plus calmes sortent également du lot, quand ils ne tentent pas des contre-pieds pas du tout surprenants (cf. Hide And Seek et sa fin "digne" de Weezer).
Peut-être que Will Oldham aurait dû s'investir sur tout le disque, peut-être que Scout Niblett devrait tenter de nous livrer un disque "adulte", toujours est-il que ce This Fool Can Die Now, pas vraiment emballant ni totalement raté, ne fera que rajouter à notre frustration devant tant de talents aussi mal exploités.